Edouard Lalo (1823-1892)
Sur une poésie d’André Theuriet
Edition Heugel
Allegretto à 2/4
voix haute : La Majeur (Sol3-La4)
voix moyenne : Fa Majeur (Mib3-Fa4)
Partition à la Bibliothèque de la Ville de Paris
Partition
à la BNF Paris Richelin – Section musique (cote: Vm7 70114)
● Partition en ligne
CD et Écoute en ligne
J’ai fait ce rêve, ô ma chérie :
Nous aurions en pleine forêt
Un toit, près d’un bout de prairie
Où, dans la grande herbe fleurie,
Un rouge-gorge nicherait.
C’est l’oiseau des amours ferventes ;
Son poitrail, pareil en couleur
Aux sorbes déjà mûrissantes,
Porte les marques transparentes
Du sang vif qui brûle son cœur.
Son nid de feuilles, sous le hêtre,
Serait notre porte-bonheur ;
L’air plus frais, quand le jour va naître,
Nous enverrait par la fenêtre
L’aubade de ce gai sonneur.
Et quand la nuit sur la colline
Descendrait à pas de velours,
L’oisillon à fauve poitrine,
Avec sa frêle voix câline,
Bercerait nos chaudes amours.
Il chanterait quand mai décore
De muguets clairière et buisson,
Et nous l’entendrions encore,
Grisé des mûres qu’il picore,
Chanter à l’arrière-saison.
Quand la neige aux vitres se tasse,
Nous ouvririons pour le frileux
Le vitrail tout frangé de glace :
Viens, rouge-gorge, prends ta place
Au bon feu clair, entre nous deux !
Et le chantre aux noires prunelles,
Pour payer l’hospitalité,
Nous dirait en battant des ailes
La chanson des amours fidèles
Qui flambent hiver comme été.
Image libre de droit de Diego_torres – Pixabay.com
André Theuriet, Edouard Lalo, Voix haute, Voix moyenne
Le Rouge-gorge d’Edouard Lalo