Jacques Pillois (1877-1935)

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Chanson de la fileuse
Les Lotus
Le Roseau

Chanson de la fileuse
Poésie de René Thévenin
Pour soprano et piano
Modéré, sans lenteur à 6/8
Do mineur (Do3-Sol4)
Partition

J’ai filé tellement de laine,
Tourne mon rouet, va, tourne en chantant,
J’ai filé tellement de laine,
Que j’ai plus de draps qu’une reine,
Et ma maison est toute pleine
De laine blanche et de lin blanc.
De la laine que j’ai filée
Tourne mon rouet, tourne dans le soir,
De la laine que j’ai filée
Faites une robe tissée
Une robe de fiancée,
Pour qu’un prince vienne me voir !
Hélas ! Il n’est venu personne,
Mes yeux se ferment, je frissonne…
Du lin qui reste qu’on me donne
De quoi me tisser un linceul.

Les Lotus
Poésie d’Emile Cottinet
Pour voix haute et piano – Editions Mathot 1909
Très lent à 3/4 – Do bémol Majeur (Ré3-Sol4)
Partition (Gallica)

Fleurs nostalgiques, dernier chant
De l’étang noir que plus n’enflamme
Nul reflet d’aube ou de couchant
Des lotus dorment sur ton âme.

Blancheurs calmes, calices blancs
Ouverts aux larmes de l’Espace,
Que des nuages lourds et lents
Promènent sur la terre lasse.

Il leur faut pour s’épanouir,
Cette triste mais bonne pluie
Dont la plainte vient réjouir,
Près d’eaux, l’eau sombre qui s’ennuie.

Et balancés aux vents pieux,
Sous les larmes toujours plus fortes,
Ils sont l’éclat mystérieux,
L’éclat morne des vierges mortes.

Le Roseau
Poésie d’Henri de Régnier
La version originale est avec flûte et piano
Editions Mathot
Partition avec flûte
à la BNF Paris Richelieu – Section Musique (Cote : VMG-38958)

Pour voix haute et piano
Très lent à 3/4 – Do bémol Majeur (Ré3-Sol4)
Partition (voix et piano)

Un petit roseau m’a suffi
Pour faire frémir l’herbe haute
Et tout le pré
Et les doux saules
Et le ruisseau qui chante aussi ;
Un petit roseau m’a suffi
À faire chanter la forêt.
Ceux qui passent l’ont entendu
Au fond du soir, en leurs pensées,
Dans le silence et dans le vent,
Clair ou perdu,
Proche ou lointain…
Ceux qui passent en leurs pensées
En écoutant, au fond d’eux-mêmes,
L’entendront encore et l’entendent
Toujours qui chante.
Il m’a suffi
De ce petit roseau cueilli
À la fontaine où vint l’Amour
Mirer, un jour,
Sa face grave
Et qui pleurait,
Pour faire pleurer ceux qui passent
Et trembler l’herbe et frémir l’eau ;
Et j’ai, du souffle d’un roseau,
Fait chanter toute la forêt.


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