Victor Massé (1822-1884)
Vingt et un morceaux de chant – 3e Recueil
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Cantique d’Athalie n°4
Les Hirondelles n°5
Le Printemps n°10
Je t’aimerai n°12
Mai n°13
Strophe de Psyché n°14
L’Homme au sable n°16
Chanson de l’Alouette n°17
Sous bois n°19
Prenez, bergers, vos musettes n°20
Cantique d’Esther n°21

Cantique d’Athalie – n°4 (PDF page 24)
Athalie – Acte 1 scène 9
Tragédie de Jean Racine
Pour voix moyenne et piano
Andantino sostenuto à 4/4
Ré bémol Majeur (Lab2-Fa4)

Ô bienheureux mille fois
L’enfant que le Seigneur aime,
Qui de bonne heure entend sa voix,
Et que ce Dieu daigne instruire lui-même !
Loin du monde élevé, de tous les dons des cieux
Il est orné dès sa naissance ;
Et du méchant l’abord contagieux
N’altère point son innocence.

Tel en un secret vallon
Sur le bord d’une onde pure
Croît à l’abri de l’aquilon
Un jeune lys, l’amour de la nature.
Loin du monde élevé, de tous les dons des cieux
Il est orné dès sa naissance ;
Et du méchant l’abord contagieux
N’altère point son innocence.

Heureux, heureux mille fois
L’enfant que le Seigneur rend docile à ses lois !

Les Hirondelles – Rondeau – n°5 (PDF page 30)
Poésie de Jean Pierre Claris de Florian
Pour voix moyenne et piano
Allegretto grazioso à 6/8
Fa Majeur (Sib2-Fa3) Sol4 facultatif

Que j’aime voir les hirondelles
A ma fenêtre tous les ans,
Venir m’apporter des nouvelles
De l’approche du doux printemps.

Le même nid, me disaient-elles,
Va revoir les mêmes amours,
Ce n’est qu’à des amants fidèles
A vous annoncer les beaux jours.

Lorsque les premières gelées
Font tomber les feuilles de bois,
Les hirondelles rassemblées
S’appellent toutes sur les toits.

Partons, partons, se disent-elles,
Fuyons la neige et les autans,
Point d’hiver pour les cœurs fidèles,
Ils sont toujours dans le printemps.

Si par malheur, dans le voyage,
Victime d’un cruel enfant,
Une hirondelle mise en cage
Ne peut rejoindre son amant,

Vous voyez mourir l’hirondelle,
D’ennui, de douleur et d’amour,
Tandis que son amant fidèle,
Près de là, meurt le même jour.
Le Printemps – Valse chantée – n°10 (PDF page 73)
Poésie de Philippe Gille
Pour voix haute et piano
Mélodie avec vocalises
Allegro brillante à 3/4
Mi bémol Majeur (Mi3-Lab4)

Le printemps vient de renaître,
Les lilas vont reparaître
De son vol déjà prenant l’essor
L’amour dit « aimez encor ! »
L’herbe pousse et verdit joyeuse
La forêt redevient ombreuse

Du soleil c’est le réveil
L’oiseau vient d’ouvrir ses ailes
Il gémit
Il fait son nid
Bien doux aux amours nouvelles
Les roseaux
Le long des eaux
Courbant leur feuilles naissantes
Se mirant
Vont effleurant du front les ondes fuyantes
Sur la rive tout se tait
Et l’écho de la forêt
Est discret

Sous les grands bois à travers les prés verts
Commence une course folle
C’est à qui mieux cherchera
Trouvera
La fleur ouvrant sa corolle
Doux moment
Instant charmant
Un point dans l’here étincelle
Sous les doigts
La fleur des bois
Se meurt pour vous rendre belle
On s’en pare et l’on sourit
Sans l’entendre qui vous dit
Cruelle !

Je t’aimerai – n°12 (PDF page 94)
Poète anonyme
Pour voix haute et piano
Allegretto espressivo à 4/4
Si bémol Majeur (Ré3-Sol4)

Je t’aimerai, je chérirai mes chaînes
Tant que la rose aura sa douce odeur,
Le ciel ses feux, la terre ses fontaines,
L’onde son cours et les bois leur fraîcheur.

Je t’aimerai, je te serai fidèle
Tant que l’oiseau charmera les buissons
Que du caillou jaillira l’étincelle,
Tant que l’écho répétera les sons.

Je t’aimerai tant que dans la nature
Succéderont les roses aux boutons,
Aux noirs frimats la riante verdure,
Les fruits aux fleurs, les saisons aux saisons.
Mai – n°13 (PDF page 98)
Poésie de Joséphin Soulary
Pour voix haute et piano
Animé, avec grâce à 4/4
Fa Majeur (Fa3-Sol4)

Verdure aux bois, boutons aux tiges
Rayons dans l’air, baume au ravin
Terre et ciel sont pris de vertiges
Divins !

Sous l’aubépine qu’il assiège,
L’essaim des bourdons querelleurs
A l’envi fait pleuvoir la neige
Des fleurs.

Dieu dit aimez, soyez en joie
Cueillez vos primeurs au printemps
Pour en user, je vous envoie
Le Temps !

Sur ses pas, j’ai mis l’Espérance
Après la nuit j’ai mis le jour
Et j’ai mis, près de la Souffrance
L’Amour !

Strophe de Psyché – n°14 (PDF page 103)
Acte 3 – Scène 3
Tragédie-Ballet de Molière
Note extraite de l’ouvrage :
« Cet ouvrage n’est pas tout d’une même main.
« M. Quinault a fait les paroles qui s’y chantent en musique,
« Molière, le Prologue
le Premier Acte, la première Scène du Second et la première du Troisième,
« Corneille a employé une quinzaine au reste.

Pour voix haute et piano
Andantino appassionato à 6/8
Sol Majeur (Si2-Fa4)
avec 2 vocalises (La#2-La4) ou Sol2-Si4)

* L’AMOUR
Je suis jaloux Psyché*, de toute la nature,
Les rayons du soleil vous baisent trop souvent,
Vos cheveux souffrent trop les caresses du vent,
Dès qu’il les flatte, j’en murmure :
L’air même que vous respirez,
Avec trop de plaisir passe par votre bouche,
Votre habit de trop près vous touche ;
Et sitôt que vous soupirez,
Je ne sais quoi qui m’effarouche,
Craint parmi vos soupirs des soupirs égarés.
* (Modification du vers)
L’homme au sable – Berceuse – n°16 (PDF page 112)
Poésie d’Alfred Busquet
Pour voix moyenne et piano
Andante (avec grâce et naïveté) à 2/4
Sol Majeur (Ré3-Mi4)

L’homme au sable a passé sur les yeux de Bébé
Il a laissé tomber sa poussière bénie
Mère, un baiser l’enfant s’endort
L’ange a plié ses ailes d’or
L’homme au sable a passé la journée est finie
L’homme au sable a passé dans l’esprit de Bébé
Il a laissé tomber ses riantes images
Roses de pourpre, papillons
Arlequins aux riches paillons
L’homme au sable a passé pour les enfants bien sages
L’homme au sable a passé dans le cœur de Bébé
Son souffle a fait germé les fruits de la prière
Il obtient de l’ange gardien
La santé pour papa pour maman pour son chien
L’homme au sable a passé Bébé clot sa paupière.

Chanson de l’Alouette – n°17 (PDF page 116)
Poème imité de Pierre de Ronsard
Pour voix haute et piano
Mélodie avec vocalises
Allegretto vivo à 2/4
Fa Majeur (Ré3-Sol4) Do5

Alouette
Alouette
Au point du jour par ta rosée
Dès que ta plume est arrosée
Tu fais en l’air mille discours
En l’air des ailes tu frétilles
Et pendue au ciel tu babilles
Et contes aux vents tes amours

Petit oiseau que Dieu protège
Que n’ai-je hélas le privilège
De m’élancer à ta hauteur
Et loin d’une atteinte inhumaine
De jeter aux monts à la plaine
Le nom qui fait battre mon cœur.
Sous bois – n°19 (PDF page 133)
Poésie de Philippe Gille
Duo pour mezzo-soprano – baryton et piano
Andante (avec une douce mélancolie) à 2/2
Si bémol Majeur
Mezzo-soprano (Mib3-Lab4)
Baryton (en clé de Fa) : (Réb2-Mib3)

Marchons devant nous, bien douce est la pente,
Le rossignol chante dans l’ombre des bois.
Nos cœurs sont d’accord et la nuit est belle,
Elle nous appelle, écoutons sa voix.

Pourquoi faut-il que tout s’efface,
Que ces rameaux sur nous penchés
A d’autres demain aient fait sa place
Par le temps flétris et séchés.

Ces bois verront une autre aurore
Et d’autres nuits et d’autres jours.
Des oiseaux y viendront encore
Pour y chanter d’autres amours.

Et ce doux sentier qui nous charme
En l’absence d’un cœur glacé
Recevra peut-être une larme,
Où tant de bonheur a passé.

Marchons devant nous, bien douce est la pente,
Le rossignol chante dans l’ombre des bois.
Nos cœurs sont d’accord et la nuit est belle,
Elle nous appelle, écoutons sa voix.

Prenez, bergers, vos musettes – n°20 (PDF page 142)
« Le grand divertissement royal de Versailles » de Molière
Début de l’Acte III (Cloris)
Pièce de théâtre (page 13)

Pour voix de femmes et piano (Duo ou Choeur)
Allegretto grazioso con brio à 2/4 en Sol Majeur
Voix 1 (Do3-La4)
Voix 2 (Do3-Fa4)

Prenez, Bergers, vos musettes
Ici l’ombre des ormeaux
Donne un teint frais aux herbettes,
Et les bords de ces Ruisseaux
Brillent de mille fleurettes
Qui se mirent dans les eaux.
Prenez, Bergers, vos musettes
Ajustez vos chalumeaux,
Et mêlons nos chansonnettes
Aux chants des petits oiseaux.

Le Zéphire entre ces eaux
Fait mille courses secrètes,
Et les Rossignols nouveaux
De leurs douces amourettes
Prenez, Bergers, vos musettes,
Ajustez vos chalumeaux,
Et mêlons nos chansonnettes
Aux chants des petits oiseaux.
Cantique d’Esther – n°21 (PDF page 151)
Esther – Acte I scène 2
Tragédie de Jean Racine
Pour 2 voix de femmes et piano
Allegro Moderato maestoso à 4/4 en Si bémol Majeur
Voix 1 (Ré3-Sib4)
Voix 2 (Sib2-Fa4)

Les deux voix
Ô rives du Jourdain ! ô champs aimés des cieux !
Monts sacrés, fertiles vallées
Par cent miracles signalées !
Du doux pays de nos aïeux
Serons-nous toujours exilées ?

Voix 1
Déplorable Sion, qu’as-tu fait de ta gloire ?
Tout l’univers admirait ta splendeur.
Tu n’es plus que poussière, et de cette grandeur
Il ne nous reste plus que la triste mémoire.

Les deux voix

Voix 2
Quand verrai-je, ô Sion ! relever tes remparts,
Et de tes tours les magnifiques faîtes ?
Quand verrai-je de toutes parts
Tes peuples en chantant accourir à tes fêtes ?

Les deux voix


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