Mélodie op.12
Poème d’Albert Samain
Éditions Jobert
Pour voix haute et piano
Mouvement modéré de gigue à 2/4
Fa Majeur (Fa3-Lab4)
Partition
● Partition en ligne
Sandrine Piau (soprano) – Billy Eidi (piano)
Partout la mer unique étreint l’horizon nu,
L’horizon désastreux où la vieille arche flotte ;
Au pied du mât penchant l’Espérance grelotte,
Croisant ses bras transis sur son coeur ingénu.
Depuis mille et mille ans pareils, le soir venu,
L’Ame assise à la barre, immobile pilote,
Regarde éperdûment dans l’ombre qui sanglote
Ses colombes s’enfuir vers le port inconnu.
Elles s’en vont là-bas, éparpillant leurs plumes
A travers le vent fou qui les cingle d’écumes,
Ivres du vol sublime enfermé dans leurs flancs ;
Et, chaque lendemain, au jour blême et cynique,
L’arche voit surnager leurs doux cadavres blancs,
Les deux ailes en croix sur la mer ironique.
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