La Belette entrée dans le grenier (Aboulker-Bruneau)
Le laboureur et ses enfants (Aboulker-Bruneau-Mazé)
Le Loup et le chien (Aboulker)
Le Chat, la Belette, et le petit Lapin (Bonneau)
La Belette entrée dans le grenier
Damoiselle Belette, au corps long et flouet,
Entra dans un Grenier par un trou fort étroit :
Elle sortait de maladie.
Là, vivant à discrétion,
La galante fit chère lie,
Mangea, rongea : Dieu sait la vie,
Et le lard qui périt en cette occasion !
La voilà, pour conclusion,
Grasse, mafflue et rebondie.
Au bout de la semaine, ayant dîné son soû,
Elle entend quelque bruit, veut sortir par le trou,
Ne peut plus repasser, et croit s’être méprise
Après avoir fait quelques tours,
« C’est, dit-elle, l’endroit : me voilà bien surprise ;
J’ai passé par ici depuis cinq ou six jours. «
Un Rat, qui la voyait en peine,
Lui dit : « Vous aviez lors la panse un peu moins pleine.
Vous êtes maigre entrée, il faut maigre sortir.
Ce que je vous dis là, l’on le dit à bien d’autres ;
Mais ne confondons point, par trop approfondir,
Leurs affaires avec les vôtres. »
Isabelle Aboulker (1938)
La Cigale et le Pot au lait n°12
Seize mélodies pour voix moyenne et piano
D’après les Fables de Jean de La Fontaine
Éditions Notissimo
Partition
à la BNF Paris Richelieu – Section Musique (Cote : VMA-9337)
● Partition en ligne
Écoute
Alexandre Bruneau (1857-1934)
25 Fables de La Fontaine n°16
Pour voix haute et piano
Allegro, spirito et gaîment à 2/4
Do Majeur (Ré3-Fa4)
Partition (Page 53)
Le laboureur et ses enfants
Travaillez, prenez de la peine :
C’est le fonds qui manque le moins.
Un riche Laboureur, sentant sa mort prochaine,
Fit venir ses enfants, leur parla sans témoins.
Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l’héritage
Que nous ont laissé nos parents.
Un trésor est caché dedans.
Je ne sais pas l’endroit ; mais un peu de courage
Vous le fera trouver, vous en viendrez à bout.
Remuez votre champ dès qu’on aura fait l’Oût.
Creusez, fouiller, bêchez ; ne laissez nulle place
Où la main ne passe et repasse.
Le père mort, les fils vous retournent le champ
Deçà, delà, partout ; si bien qu’au bout de l’an
Il en rapporta davantage.
D’argent, point de caché. Mais le père fut sage
De leur montrer avant sa mort
Que le travail est un trésor.
Isabelle Aboulker (1938)
La Cigale et le Pot au lait n°13
Seize mélodies pour voix moyenne et piano
D’après les Fables de Jean de La Fontaine
Éditions Notissimo
Partition
à la BNF Paris Richelieu – Section Musique (Cote : VMA-9337)
● Partition en ligne
Écoutes
Alexandre Bruneau (1857-1934)
25 Fables n°12
Pour voix moyenne et piano
Larghetto maestoso à 4/4
Sol mineur (Sib2-Mib4) Sol4 Facultatif
Partition (page 40)
Philippe Mazé (1954)
Neuf Fables de Jean de La Fontaine n°5
Éditions Artchipel
Pour voix moyenne et piano
Si bémol Majeur (Do3-Mi4)
● Partition en ligne
Le Loup et le chien
Un Loup n’avait que les os et la peau,
Tant les chiens faisaient bonne garde.
Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau,
Gras, poli, qui s’était fourvoyé par mégarde.
L’attaquer, le mettre en quartiers,
Sire Loup l’eût fait volontiers ;
Mais il fallait livrer bataille,
Et le Mâtin était de taille
A se défendre hardiment.
Le Loup donc l’aborde humblement,
Entre en propos, et lui fait compliment
Sur son embonpoint, qu’il admire.
« Il ne tiendra qu’à vous beau sire,
D’être aussi gras que moi, lui repartit le Chien.
Quittez les bois, vous ferez bien :
Vos pareils y sont misérables,
Cancres, hères, et pauvres diables,
Dont la condition est de mourir de faim.
Suivez-moi : vous aurez un bien meilleur destin. «
Le Loup reprit : « Que me faudra-t-il faire ?
– Presque rien, dit le Chien, donner la chasse aux gens
Portants bâtons, et mendiants ;
Flatter ceux du logis, à son Maître complaire :
Moyennant quoi votre salaire
Sera force reliefs de toutes les façons :
Os de poulets, os de pigeons,
Sans parler de mainte caresse. «
Le Loup déjà se forge une félicité
Qui le fait pleurer de tendresse.
Chemin faisant, il vit le col du Chien pelé.
« Qu’est-ce là ? lui dit-il. – Rien. – Quoi ? rien ? – Peu de chose.
– Mais encor ? – Le collier dont je suis attaché
De ce que vous voyez est peut-être la cause.
– Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas
Où vous voulez ? – Pas toujours ; mais qu’importe ?
– Il importe si bien, que de tous vos repas
Je ne veux en aucune sorte,
Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. «
Cela dit, maître Loup s’enfuit, et court encor.
Isabelle Aboulker (1938)
La Cigale et le Pot au lait n°1
Seize mélodies pour voix moyenne et piano
D’après les Fables de Jean de La Fontaine
Éditions Notissimo
Partition
à la BNF Paris Richelieu – Section Musique (Cote : VMA-9337)
Partition
Bibliothèques de Paris – Médiathèque Paris 75001 & Paris 75005
● Partition en ligne
Écoutes
Le Chat, la Belette, et le petit Lapin
Du palais d’un jeune Lapin
Dame Belette un beau matin
S’empara ; c’est une rusée.
Le Maître étant absent, ce lui fut chose aisée.
Elle porta chez lui ses pénates un jour
Qu’il était allé faire à l’Aurore sa cour,
Parmi le thym et la rosée.
Après qu’il eut brouté, trotté, fait tous ses tours,
Janot Lapin retourne aux souterrains séjours.
La Belette avait mis le nez à la fenêtre.
O Dieux hospitaliers, que vois-je ici paraître ?
Dit l’animal chassé du paternel logis :
O là, Madame la Belette,
Que l’on déloge sans trompette,
Ou je vais avertir tous les rats du pays.
La Dame au nez pointu répondit que la terre
Etait au premier occupant.
C’était un beau sujet de guerre
Qu’un logis où lui-même il n’entrait qu’en rampant.
Et quand ce serait un Royaume
Je voudrais bien savoir, dit-elle, quelle loi
En a pour toujours fait l’octroi
A Jean fils ou neveu de Pierre ou de Guillaume,
Plutôt qu’à Paul, plutôt qu’à moi.
Jean Lapin allégua la coutume et l’usage.
Ce sont, dit-il, leurs lois qui m’ont de ce logis
Rendu maître et seigneur, et qui de père en fils,
L’ont de Pierre à Simon, puis à moi Jean, transmis.
Le premier occupant est-ce une loi plus sage ?
– Or bien sans crier davantage,
Rapportons-nous, dit-elle, à Raminagrobis.
C’était un chat vivant comme un dévot ermite,
Un chat faisant la chattemite,
Un saint homme de chat, bien fourré, gros et gras,
Arbitre expert sur tous les cas.
Jean Lapin pour juge l’agrée.
Les voilà tous deux arrivés
Devant sa majesté fourrée.
Grippeminaud leur dit : Mes enfants, approchez,
Approchez, je suis sourd, les ans en sont la cause.
L’un et l’autre approcha ne craignant nulle chose.
Aussitôt qu’à portée il vit les contestants,
Grippeminaud le bon apôtre
Jetant des deux côtés la griffe en même temps,
Mit les plaideurs d’accord en croquant l’un et l’autre.
Ceci ressemble fort aux débats qu’ont parfois
Les petits souverains se rapportants aux Rois.
Paul Bonneau (1918-1995)
Fables de La Fontaine II n°3
1. Mélodie pour voix moyenne et piano
les Nouvelles éditions Méridian
En Mi bémol Majeur (Ré3-Fa4) Sib2 facultatif
Partition
à la BNF Paris Richelieu – Section Musique (Cote : VMG-16344 (1-2))
Éditions Lido mélodies
2. Pour 2 voix égales (SA) ou 3 voix mixtes (SAT) a cappella
Editions Lido Mélodies
● Partition en ligne
Nicole Broissin, soprano
Paul Bonneau, direction