Sous les grands peupliers il est un banc de pierre
Recouvert en tout temps, de jasmin et de lierre,
C’est là ! là qu’autrefois dans le calme du soir
Nous venions tous les deux, elle et moi, nous asseoir.
Chaque nuit nous semblait plus charmante et plus belle,
L’étoile du berger jusqu’à l’aube nouvelle
Illuminant son front radieux de beauté,
L’éclairait des rayons de sa blanche clarté!
Sa main était tremblante,
En ces instants si doux,
D’une flamme brûlante,
Oh! nous étions heureux,
Le ciel, le ciel était en nous
Et sa voix s’unissait aux bruits de la nature,
A la brise embaumée, au ruisseau qui murmure,
Au chant des bois touffus nous versant leur fraîcheur,
A ce vague concert qui vient charmer le cœur !
Son céleste sourire
m’enivrait plus encor
Perdu dans mon délire
Ah! je voyais aux cieux passer des rêves d’or!
Maintenant rien n’est plus, mais l’image effacée
Du songe évanoui revient a ma pensée,
O regrets éternels ! De ce rêve si doux,
Arbres, fleurs et ruisseaux il ne reste que vous.
Charles Gounod (1818-1893)
Vingt Mélodies (4e Recueil) n°1
Éditions Choudens Pour contralto (ou basse) et piano
Andante à 3/4
Do mineur (Do3-Mi4)
Pour mezzo-soprano ou baryton en Rém
Pour soprano ou ténor en Mim Partitions (Dom-Rém-Mim)
● Partitions en ligne
Tassis Christoyannis (baryton)
Jeff Cohen (Piano)
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