Recueil de sept mélodies
Éditions Lighthouse Music
Pour Soprano et piano
(Version pour mezzo-soprano)
Partition (contacter le compositeur)
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1. Nuit d’Étoiles
2. Il pleure dans mon cœur
3. Les Rôdeurs de Nuit
4. Élégie
5. Au Bord de l’Eau
6. Les Cloches
6. L’hiver a cessé
Vidéos : Leslie Fagan (soprano) – Lorin Shalanko (piano)
1. Nuit d’Étoiles – Do dièse mineur (Do#3-Sol#4)
Poème de Théodore de Banville
Nuit d’étoiles, sous tes voiles,
Sous ta brise et tes parfums,
Triste lyre qui soupire,
Je rêve aux amours défunts.
La sereine mélancolie
Vient éclore au fond de mon cœur.
Et j’entends l’âme de ma mie
Tressaillir dans le bois rêveur.
Dans les ombres de la feuillée,
Quand tout bas je soupire seul,
Tu reviens, pauvre âme éveillée,
Toute blanche dans ton linceul.
Je revois à notre fontaine
Tes regards bleus comme les cieux ; [Nuit d’étoiles, sous tes voiles,
Sous ta brise et tes parfums,] Cette rose, c’est ton haleine,
Et ces étoiles sont tes yeux.
2. Il pleure dans mon cœur – Fa mineur (Do3-Sol4)
Poème de Paul Verlaine
Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon cœur ?
Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un cœur qui s’ennuie,
Ô le chant de la pluie !
Il pleure sans raison
Dans ce cœur qui s’écœure.
Quoi ! nulle trahison ?…
Ce deuil est sans raison.
C’est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon cœur a tant de peine !
3. Les Rôdeurs de Nuit – Fa dièse mineur (Do#3-La#4)
Poème de Théophile Gautier
Minuit résonne au beffroi sombre ;
Débauchés, voleurs et hiboux,
Peuple furtif qu’éveille l’ombre,
Joyeusement quittent leurs trous.
On voit courir aux aventures
Les gentilshommes de la nuit ;
Les bourgeois, sous leurs couvertures,
Se blottissent, tremblant au bruit.
Ce sont des duels sous les lanternes,
Des cris de ribaudes qu’on bat,
Des pots cassés dans les tavernes,
Et des chants, échos du sabbat.
Tout se tait. La patrouille passe,
Rythmant son pas sur le pavé.
Le noir essaim fuit dans l’espace
Le matin honnête est levé !
4. Élégie – Mi bémol mineur (Sib2-Lab4)
D’après un poème de Thomas Moore
traduit en français par Ellie Mac Swiney
Oh! ne murmurez pas son nom!
Qu’il dorme dans l’ombre,
où froide et sans honneur repose sa dépouille.
Muettes, tristes, glacées, tombent nos larmes,
comme la rosée de la nuit,
qui sur sa tête humecte le gazon;
mais la rosée de la nuit,
bien qu’elle pleure,
qu’elle pleure en silence,
fera briller la verdure sur sa couche et nos larmes,
en secret répandues,
conserveront sa mémoire fraîche et verte dans nos cœurs.
Sur le même poême…
* Henri Duparc (1848-1933)
Élégie (Fiche dans ce blog)
* Henri Duparc (1848-1933)
Élégie (Fiche dans ce blog)
5. Au Bord de l’Eau – Si bémol Majeur (Ré3-La4)
Poème de René-François Sully-Prudhomme
S’asseoir tous deux au bord d’un flot qui passe,
Le voir passer ;
Tous deux, s’il glisse un nuage en l’espace,
Le voir glisser ;
A l’horizon, s’il fume un toit de chaume,
Le voir fumer ;
Aux alentours, si quelque fleur embaume,
S’en embaumer ;
Entendre au pied du saule où l’eau murmure
L’eau murmurer ;
Ne pas sentir, tant que ce rêve dure,
Le temps durer ;
Mais n’apportant de passion profonde
Qu’à s’adorer ;
Sans nul souci des querelles du monde,
Les ignorer ;
Et seuls, tous deux devant tout ce qui lasse,
Sans se lasser,
Sentir l’amour, devant tout ce qui passe,
Ne point passer !
6. Les Cloches – La bémol Majeur (Sib2-Lab4)
Poème de Paul Bourget
Les feuilles s’ouvraient sur le bord des branches
Délicatement.
Les cloches tintaient, légères et franches,
Dans le ciel clément.
Rythmique et fervent comme une antienne,
Ce lointain appel
Me remémorait la blancheur chrétienne
Des fleurs de l’autel.
Ces cloches parlaient d’heureuses années,
Et, dans le grand bois,
Semblaient reverdir les feuilles fanées,
Des jours d’autrefois.
7. L’hiver a cessé – Sol/La Majeur (Ré3-La4)
Poème de Paul Verlaine
L’hiver a cessé : la lumière est tiède
Et danse, du sol au firmament clair.
Il faut que le cœur le plus triste cède
A l’immense joie éparse dans l’air.
J’ai depuis un an le printemps dans l’âme
Et le vert retour du doux floréal,
Ainsi qu’une flamme entoure une flamme,
Met de l’idéal sur mon idéal.
Le ciel bleu prolonge, exhausse et couronne
L’immuable azur où rit mon amour.
La saison est belle et ma part est bonne
Et tous mes espoirs ont enfin leur tour.
Que vienne l’été ! que vienne encore
L’automne et l’hiver ! Et chaque saison
Me sera charmante, ô Toi que décore
Cette fantaisie et cette raison !
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