Poème de Jean Lekeu

Mignonne, tu dors… Si je te réveille
C’est pour te donner ce simple bouquet;
Le soleil de Mai reverdit la treille,
Dans mon jardin chante un chardonneret:

Ce que dit l’oiseau c’est tout un poème
Que la brise porte aux échos rêveurs.
Et l’amour répond au joyeux bohème
Sur le bord d’un nid tressé dans les fleurs:

Le printemps renaît, Vive l’espérance!
Aux tendres accords ouvrons notre cœur.
Adieu sombres nuits, longs jours de souffrance,
Voici le bonheur !

Mignonne sourit, belle paresseuse,
Elle tend vers moi ses bras potelés.
Et dans un baiser sa bouche rieuse
Murmure des mot inarticulés.

Ce qu’elle me dit, la charmante fille,
Moi seul le comprends…j’y songe…toujours
Dans le bois discret, sous une charmille,
Nous allons chanter nos jeunes amours.

Le printemps renaît, Vive l’espérance!
Aux tendres accords ouvrons notre cœur.
Adieu sombres nuits, longs jours de souffrance,
Voici le bonheur !



Guillaume Lekeu (1870-1894)

Pour voix moyenne et piano
Dans un mouvement très modéré à 9/8
Mi Majeur (Ré3-Fa4)
Partition
Partition
(Médiathèque Musicale de Paris – Paris 1er)

Bruno Laplante (Baryton)
Janine Lachance (Piano)


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