Charles Martin Loeffler (1861-1935)

Quatre Mélodies Op.10
Poésies de Gustave Kahn « Les Palais nomades »
Éditions Schirmer
Partition (Bibliothèque du Conservatoire de Musique de Genève)
Partition en ligne

Cliquez sur un titre…
1.Timbres oubliés
2.Adieu pour jamais
3.Les Soirs d’Automne
4.Les Paons


1.Timbres oubliés
La Majeur (Lab2-Fa4)

Deidra Palmour (mezzo-soprano)
Noel Lester (Piano)
Timbres oubliés, Timbres morts perdus,
Pas d’une autre glissant à la rue,
Chansons d’amour et vols de grues
Dans d’improbables firmaments.

Les futurs sont à vous, puisque le vent emporte
Vers les cieux, et des lunes, et des flores
Vos petits frissons que nul ne peut clore
Votre âme a glissé sous les lourdes portes
Vers d’imaginaires Lahore.

Timbres oubliés des charmants jardins,
Timbres argentins des Thulés lointains,
Timbres violets des voix consolantes
Épandant graves les bénédictions,
Timbres bleus des péris aux féeries,
Timbres d’or des mongoles orfèvreries
Et vieil or des vieilles nations!



2.Adieu pour jamais
Mi bémol Majeur (Sib3-Mi4)

Hillary Hight Daw (soprano)
Barbara Efird (Piano)
Chère apparence viens aux couchants illuminés;
Veux-tu mieux des matins albes et calmes,
Les soirs et les matins ont des calmes rosâtres
Les eaux ont des manteaux de cristal irisé
Et des rythmes de calmes palmes
Et l’air évoque de calmes musiques de pâtres.

Viens sous des tendelets aux fleuves souriants
Aux lilas pâlis des nuits d’Orient
Aux glanques étendues à falbalas d’argent
A l’oasis des baisers urgents
Seulement vit le voile aux seuls Orients.

Quel que soit le spectacle et quelle que soit la rame
Et quelle que soit la voix qui s’affame et brame,
L’oublié du lointain des jours chatouille et serre,
Le lotos de l’oubli s’est fané dans mes serres.
Cependant tu m’aimais à jamais?
Adieu pour jamais.



3.Les Soirs d’Automne
Mi mineur (Sib3-Mi4)

Deidra Palmour (mezzo-soprano)
Noel Lester (Piano)
Les soirs d’automne au bois des peurs
La cabane tremblotante et la chapelle illuminée,
Les soirs d’automne parés de lune.

Tête basse attend le destrier le cavalier tueur de mâles.
Qui bondirait dans les mêlées,
Et dont la rapière serait
Un ouragan aux nuits des consciences

Et dame Bertrade prie
Pour le retour du cavalier
Du cavalier qui n’est point venu
Las ! et ne viendra jamais

Cependant qu’un rire moqueur
Éclate sans lèvres dans les branches.



4.Les Paons
Lento à 4/4
Sol Majeur (Ré3-Fa4)

Hillary Hight Daw (soprano) – Barbara Efird (piano)
Se penchant vers les dahlias,
Des paons cabraient des rosaces lunaires,
L’assouplissement des branches vénère
Son pâle visage aux mourants dahlias.

Elle écoute au loin les brèves musiques
Nuit claire aux ramures d’accords,
Et la lassitude a bercé son corps
Au rythme odorant des pures musiques.

Les paons ont dressé la rampe ocellée
Pour la descente de ses yeux vers le tapis
De choses et de sens
Qui va vers l’horizon, parure vermiculée
De son corps alangui.
En l’âme se tapit
le flou désir molli de récits et d’encens.




Image libre de droit de Lars Nissen – Pixabay.com