Six Mélodies
Éditions Heugel Partition
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1. L’Hiver
2. Chanson de Fortunio
3. Les Saisons
4. Ma belle amie est morte
5. La Rose foulée
6. Barcarolle
1. L’Hiver
Mélodies à 3 couplets
Pour voix moyenne et piano
Poème d’Armand Barthet Allegro à 6/8
Fa mineur/Majeur (Mi3-Fa4)
La terre est froide et le ciel sombre,
Adieu les joyeuses chansons,
Adieu les nids, ruches sans nombre,
Les forêts jadis pleines d’ombre,
Maintenant blanches de glaçons !
Voici l’hiver, voici la neige
Tous les arbres sont effeuillés,
Qu’un climat plus doux vous protège !
Voici l’hiver, oiseaux fuyez.
Adieu le gazon de la plaine,
Adieu les bouquets triomphants.
Qu’on y moissonnait à main pleine,
Les luttes à perte d’haleine,
Des papillons et des enfants;
Voici l’hiver, voici la neige,
Où les pauvres marchent nu-pieds,
Pour que le bon Dieu vous protège.
Voici l’hiver, enfants priez.
Par les chemins et par les rues,
On rencontre, tendant la main,
De pauvres femmes mal vêtues,
On entend des voix éperdues.
Grelottant de froid et de faim;
Voici l’hiver, voici le neige,
Pensez à tant d’infortunés.
Pour que le bon Dieu vous protège.
Voici l’hiver, riches donnez.
2. Chanson de Fortunio (PDF page 4)
Poème d’Alfred de Musset Pour voix moyenne et piano
Allegretto à 6/8
La bémol Majeur (Fa3-Fa4)
Bruno Laplante (baryton)
Marc Durand (Piano)
Si vous croyez que je vais dire
Qui j’ose aimer,
Je ne saurais, pour un empire,
Vous la nommer.
Nous allons chanter à la ronde,
Si vous voulez,
Que je l’adore et qu’elle est blonde
Comme les blés.
Je fais ce que sa fantaisie
Veut m’ordonner,
Et je puis, s’il lui faut ma vie,
La lui donner.
Du mal qu’une amour ignorée
Nous fait souffrir,
J’en porte l’âme déchirée
Jusqu’à mourir.
Mais j’aime trop pour que je die
Qui j’ose aimer,
Et je veux mourir pour ma mie
Sans la nommer.
3. Les Saisons (PDF page 6)
Mélodie à 5 couplets avec variations dans les vocalises
Poème de Jules Barbier Pour voix haute et piano
Allegretto à 2/4
Sol Majeur (Ré3-Si4)
Une vierge aux doux yeux
Passe de rayons couronnée ;
Sur nos fronts plus joyeux
Semant les roses de l’année.
C’est avec le jour,
Avril de retour,
C’est l’aube nouvelle
Du printemps trop court !
Ô saison d’amour,
Sois éternelle !
Ô saison d’amour, ah ! saison d’amour !
Elle fuit, sur ses pas
Marche une vierge moins parée,
Mais qui tient dans ses bras
Des épis, la moisson dorée.
L’été ! C’est l’été !
Qui dans sa bonté
Répand sur le monde
L’épi récolté.
Garde ta beauté,
Saison féconde,
Garde ta beauté, ah ! saison d’été !
Plus alerte en ses jeux
Une autre a bientôt pris sa place,
Enlaçant ses cheveux
Des pampres noués avec grâce !
C’est l’automne enfin
Qui rit du chagrin
Et sous une treille
Chante le raisin.
Arrête en chemin,
Saison vermeille,
Arrête en chemin, ah ! reste en chemin !
Mais l’automne a passé,
Pâle, vient une sœur nouvelle,
Dont le front est glacé
Et qui pourtant est la plus belle.
Au seuil dévasté
De la pauvreté
L’hiver la rappelle
C’est la charité
Ah ! toute gaîté
Revit en elle !
C’est la charité, ah ! la charité !
4. Ma belle amie est morte (PDF page 9)
Lamento (Mélodie à 3 couplets)
Poème de Théophile Gautier Pour voix moyenne et piano
Lento à 3/4
Sol Majeur (Sol3-Fa4)
Bruno Laplante (baryton)
Marc Durand (Piano)
Ma belle amie est morte :
Je pleurerai toujours ;
Sous la tombe elle emporte
Mon âme et mes amours.
Dans le ciel, sans m’attendre,
Elle s’en retourna ;
L’ange qui l’emmena
Ne voulut pas me prendre.
Que mon sort est amer !
Ah ! Sans amour, s’en aller sur la mer !
La blanche créature
Est couchée au cercueil.
Comme dans la nature
Tout me paraît en deuil !
La colombe oubliée
Pleure et songe à l’absent ;
Mon âme pleure et sent
Qu’elle est dépareillée.
Que mon sort est amer !
Ah ! Sans amour, s’en aller sur la mer !
Sur moi la nuit immense
S’étend comme un linceul ;
Je chante ma romance
Que le ciel entend seul.
Ah ! Comme elle était belle
Et comme je l’aimais !
Je n’aimerai jamais
Une femme autant qu’elle.
Que mon sort est amer !
Ah ! Sans amour, s’en aller sur la mer !
5. La Rose foulée (PDF page 11)
Poème de Charles Poncy Pour voix moyenne et piano
Alllegretto quasi andante à 2/4
Sol Majeur (Ré3-Fa4)
Bruno Laplante (baryton)
Marc Durand (Piano)
Pauvre fleur que dans l’allée,
Son pied distrait a foulée,
Sur mon cœur vis jusqu’au soir ;
Vis pour me parler de celle,
Si fière, hélas ! et si belle,
Qui te brisa sans te voir.
Sa cruelle indifférence,
Dans une même souffrance,
Nous unit tous deux, ma sœur,
Comme toi brisé par elle,
Si fière, hélas ! et si belle,
N’ai-je pas la mort au cœur ?
Ô fleur ! si tu renais femme,
Parfum, si tu deviens âme,
Si Dieu te fait refleurir,
Rose, en un sein de rosière,
Sois aussi belle, et moins fière…
Tu vois, qu’on en peut mourir.
6. Barcarolle (PDF page 13)
Poème de Théophile Gautier Pour voix moyenne et piano
Allegro vivo à 3/8
Fa Majeur (Fa3-Fa4) Sol4 facultatif
Bruno Laplante (baryton)
Marc Durand (Piano)
Dites, la jeune belle !
Où voulez-vous aller ?
La voile ouvre son aile,
La brise va souffler !
L’aviron est d’ivoire,
Le pavillon de moire,
Le gouvernail d’or fin ;
J’ai pour lest une orange,
Pour voile une aile d’ange,
Pour mousse un séraphin.
Dites, la jeune belle !
Où voulez-vous aller ?
La voile ouvre son aile,
La brise va souffler !
Est-ce dans la Baltique,
Sur la mer Pacifique,
Dans l’île de Java ?
Ou bien dans la Norvège,
Cueillir la fleur de neige,
Ou la fleur d’Angsoka ?
Dites, la jeune belle !
Où voulez-vous aller ?
La voile ouvre son aile,
La brise va souffler !
Menez-moi, dit la belle,
À la rive fidèle
Où l’on aime toujours.
Cette rive, ma chère,
On ne la connaît guère
Au pays des amours.
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