Paul Vidal (1863-1931)
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1. Villanelle (Fiche dans ce blog)
2. Cantique
3. La rose que tu m’as Donnée
4. S’il est un charmant gazon (Fiche dans ce blog)
5. Anniversaire
6. Puisque vous m’aimez
7. Temps perdu
8. Étoiles filantes
9. Dans les grands blés
10. La fille aux étoiles

5. Anniversaire
Poème de Georges Bouteiller
Pour voix moyenne – Allegro appassionato à 4/4
Mi bémol Majeur (Mib3-Mib4)
Partition (PDF page 6)
Comme l’an dernier, si tu veux,
Puisque le printemps nous accueille,
Dans les bois, nous irons tous deux
Ecouter le soleil jaser avec la feuille!
Sous les grands arbres assoupis,
Nous souriant quand le vent pleure,
Nous aurons la chanson des nids
Pour bercer nos amours et nos rêves d’une heure!
Les lis d’argent vont s’entr’ouvrir,
Et, dans mon âme, où tu reposes,
Fleurit la fleur du souvenir,
Doux parfum du passé que ramènent les roses!

8. Étoiles filantes
Poème de Pierre-Barthélemy Gheusi
Pour voix moyenne – Andantino à 2/2
Ré bémol Majeur (Réb3-Fa4)
Partition
Par les soirs calmes où s’endort
L’été serein du thermidor,
Rayant le ciel de leur vol d’or,
Toujours plus vite;
Et déchevelant leurs cheveux,
Diamants empennés de feux,
Les étoiles mettent nos voeux
A leur poursuite.
Lumineux lampyres des airs,
Plus fulgurants que les éclairs,
Damasquinant les cieux déserts
D’orfèvrerie,
Les petits astres ont entre eux
Des rumeurs d’archanges heureux;
Ce sont des âmes d’amoureux
Que l’on marie.

9. Dans les grands blés
Poème de Henri de Crouzillac
Pour voix moyenne – Allegro moderato à 4/4
Tonalité (Do#3-Mi4) Fa#4 facultatif
Partition (PDF page 5)
Dans les grands blés, Si vous voulez,
Nous irons demain dès l’aurore;
Nous verrons ce qu’il reste encore
De rosée aux épis perlés,
Quand le soleil naissant les dore.
Nous irons demain dès l’aurore,
Si vous voulez, Dans les grands blés.
A ces grands blés
Vous ressemblez,
Ayant comme eux blonde couronne,
Taille souple qui s’abandonne:
A mes paroles vous tremblez
Ainsi qu’au vent l’épi frissonne;
Portant comme eux blonde couronne,
Vous ressemblez
A ces grands blés.
Quand les grands blés
Seront brûlés
Par des flots ardents de lumière,
Vers la demeure coutumière
Nous reviendrons las et troublés,
Jetant un regard en arrière;
Grisés d’amour et de lumière,
Aussi brûlés
Que les grands blés.
Pour les grands blés
Enjavelés
La grange au toit de chaume est prête:
Ils n’offriront plus de retraite
Aux amoureux dissimulés
Parmi leur épaisseur discrète.
La grange au toit de chaume est prête;
Enjavelés
Sont les grands blés.
Dans les grands blés
Renouvelés,
L’an prochain irons-nous encore
Tous les deux voir lever l’aurore?
Matin, rosée, épis perlés,
Baisers de celle que j’adore,
Vous sembleriez plus frais encore,
Renouvelés
Dans les grands blés.

10. La fille aux étoiles
Poème de William Busnach
Pour voix moyenne – Andante à 2/2
Si bémol Majeur (Do3-Fa4)
Partition (PDF page 13)
Il était, une fois, une petite fille
Dont les parents étaient des malheureux.
La mort vint un matin visiter la famille
Et les emporta tous les deux.
L’enfant n’eut plus personne au monde;
De son triste logis, bientôt, on la chassa,
Nul ne prit en pitié sa misère profonde;
Seule, une pauvre vielle, alors qu’elle passa
Devant sa porte, prit une miche de pain,
Et la lui plaça dans la main.
S’éloignant de l’asile où Dieu l’avait fait naître,
Jeanne marcha tout droit devant elle;
Les yeux fixés sur l’horizon où finissent les cieux!
Elle pensait: mon père et ma mère, peut-être
Sont là, veillant sur moi! … je veux aller vers eux!
Sous sa mince robe trouée,
Unique vêtement qui cachât sa maigreur,
Jeanne sentait le froid lui labourer le coeur;
Elle allait toujours, enfiévrée.
Soudain, tout en suivant la route
Qui la menait à l’inconnu,
Elle vit un vieillard sur la terre étendu,
Et se mourant de faim sans doute.
S’arrêtant en chemin,
Jeanne tendit au vieux son seul morceau de pain.
Un souffle ardent balaya sa figure;
Il lui sembla, comme un murmure,
Entendre chuchoter des voix
Qui passaient au-dessus des bois…
La nuit était venue;
Au-dessus d’un grand arbre,
Jeanne vit une enfant comme elle;
Ainsi qu’un marbre,
Elle semblait glacée, et sanglotait tout bas:
Comme j’ai froid!…
Mon Dieu… ne m’entendrez-vous pas?
Sans même hésiter un moment,
Jeanne laissa tomber l’unique vêtement
Qui la couvrait et, doucement,
L’étendit tout du long sur ce corps frissonnant!…
Aussitôt, toutes les étoiles
Lentement, tombèrent des cieux!
Et firent à l’enfant sans voiles
Une robe aux plis radieux.
Puis elle entendit, dans la nue,
Des voix qui lui disaient: Enfant,
Parmi nous sois la bienvenue,
Viens, Jésus t’attend!
Et Jeanne, en un char d’étincelles,
Monta vers les cieux avec elles.

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