Georges Hüe (1858-1948)
Sept petits poèmes sur la nature et l’amour (1902)
Sur des textes de Jean Benedict
Editions Rouart, Lerolle & Cie.
Pour voix haute et piano (ou voix moyenne)
Partitions (voix hautes et voix moyennes)

(En vert : les Thèmes)

Mon cœur est comme un arbre en fleursArbre
Assez lent – 3/4
Voix haute : Si bémol Majeur (Sib3-Sol4) éventuellement Sib4 à la fin
Voix moyenne : Sol Majeur (Sol3-Mi4) éventuellement Sol4 à la fin


Mon cœur est comme un arbre en fleurs
Rempli de nids et de chansons ;
Approchez-vous, faites moisson,
Mon cœur est comme un arbre en fleurs.

Ecoutez la voix du pinson,
Le sifflet du merle moqueur;
Mon cœur est comme un arbre en fleurs
Rempli de nids et de chansons.

La joie ainsi que la douleur
En lui sonnent à l’unisson ;
Il peut chanter dans tous les tons
La joie ainsi que la douleur.
Que voulez-vous ? Rires ou pleurs ?
Cris de l’âme émue ou profonde ?
La joie ainsi que la douleur
En lui sonnent à l’unisson.

Mon cœur est comme un arbre en fleurs
Rempli de nids et de chansons ;
Approchez-vous, faites moisson,
Mon cœur est comme un arbre en fleurs.

Les clochettes des muguetsMuguet
Assez vite – 3/8
Voix haute : Mi Majeur (Mi3-Solb4)
Voix moyenne : Ré Majeur (Ré3-Mi4)


Les clochettes des muguets,
Frissonnantes sous la brise,
Carillonnent de légers,
Discrets et subtils parfums
Je les écoute, un à un,
Doucement je les respire;
Ils ont l’arôme si fin
De ton éclatant sourire,
Ils ont l’éclat radieux
Et fleurant bon de tes yeux;
Les clochettes des muguets,
Frissonnantes sous la brise,
Carillonnent de légers,
Discrets et subtils parfums


D’avoir tenu vos chères mains
Chaleureusement animé – 4/4
Voix haute : Si bémol Majeur, la deuxième partie et fin est en Sol Majeur (Réb3-Sol4)
Voix moyenne : La bémol Majeur, la deuxième partie et fin est en Fa Majeur (Dob3-Fa4)


D’avoir tenu vos chères mains
Longuement dans les miennes,
Je respire encor ce matin
Un pénétrant parfum
De verveine

D’avoir tenu longtemps mes yeux
Sous le charme des vôtres,
Je garde en moi de lumineux
Reflets, d’un vert gris bleu,
Presque mauve.
Tous les parfums et tous les cieux
S’échappe de vos mains
Ou resplendissent dans vos yeux :
Approche, je les veux
Moins lointains ;

Oh! viens plus près, pour que demain,
En un rêve amoureux,
Je trouve encor sur mon chemin
Avec tous les parfums
Tous les cieux !

Par la fenêtre grande ouverteJardin-Soir
Lent et très calme – 4/4
Voix haute : Ré bémol Majeur (Réb3-Fa4)
Voix moyenne : Si Majeur (Si2-Ré#4)


Par la grande fenêtre ouverte
Une odeur fraîche de lilas
Monte du jardin, et pénètre
Jusqu’à moi.

La nuit est calme et pacifique,
Les peupliers ne tremblent pas
Sous le clair de lune féerique
Discret et las.

Devant le ciel, je rêve au rêve
Qui prit mon âme et l’embauma ;
Mais dont la douceur fut si brève,
Hélas !


Il a neigé des fleursPétales de Fleurs
Modéré, avec grâce – 6/8
Voix haute : La bémol Majeur (Mib3-La4)
Voix moyenne : Sol bémol Majeur (Réb3-Sol4)


Il a neigé des fleurs cette nuit;
Les sentiers et les allées
Disparaissent sous un blanc tapis
De corolles envolées ;
Il a neigé des fleurs, des fleurs de cerisier.

Et tous ces blancs pétales,
Dispersés par la brise,
Exhalent à l’envi, exhalent !
Une odeur qui me grise.
Où l’ai-je respirée,
Mignonne, cette exquise Senteur ?
Où l’ai-je respirée
Cette odeur qui me grise ?

Il a neigé des fleurs cette nuit;
Les sentiers et les allées
Disparaissent sous un blanc tapis
De corolles envolées ;
Il a neigé des fleurs, des fleurs de cerisier.


Dans le jardin multicoloreJardin
Assez vite – 2/4
Voix haute : Si mineur (Mi3-Fa#4)
Voix moyenne : La mineur (Ré3-Mi4)


Dans le jardin multicolore,
Dans le jardin couleur d’aurore,
Où chaque nuit je vais cueillir,
Devant que le jour ne se lève, Les rêves
Qui font plus clair notre avenir;
A l’abri des regards profanes
J’ai caché cette exquise fleur ;
Votre âme..
Et depuis, chère, j’ai grande peur.
Elle est si blanche, elle est si frèle,
Que je dois redouter pour elle
Jusqu’au léger battement d’aîles
Des coccinelles.
Comme un avare son trésor
Jalousement je la surveille…
Hélas ! voici que le sommeil
Me fuit; déjà le soleil d’or
Se lève ;
O fleur, ce soir te reverrai-je
Encor ?

Comme un vol clair de papillonsPapillon
Assez lent (mouvement du n°1) – 3/4 – avec modulation au cours de la mélodie
Voix haute : Si bémol Majeur (Ré3-Lab4) éventuellement Sib4 à la fin
Voix moyenne : Sol Majeur (Si2-Fa4) éventuellement Sol4 à la fin


Comme un vol clair de papillons,
Aux aîles largement ouvertes,
L’essaim léger de mes chansons
A fui mon âme : elle est muette.

D’autres que toi s’efforceront
Peut être d’en pousser la porte ;
Mais leurs mains se retireront
Découragées ; mon âme est morte.
Ah ! laisse ton cœur s’attendrir,
Permets qu’un instant, sur ta bouche,
Les papillons de mon désir
Battent de l’aîle en frémissant.

Si mes vives chansons te touchent,
Ces chansons, ma chair et mon sang,
Si tu m’ouvres tes bras farouches,
Mon âme, qui mourut par toi,
Mon âme morte, revivra.



Photo de couverture : Photo gratuite libre de droit par iris4me de Pixabay