Paul Hindemith (1895-1963)
Six Chansons
Sur des poèmes de Rainer Maria Rilke
Pour quatuor vocal a cappella
Partition
Fichiers de travail et Poèmes

Cliquez sur un titre…
1. La Biche (Moderato e dolce)
2. Un Cygne (Lento)
3. Puisque tout passe (Vivo)
4. Printemps (Moderato)
5. En Hiver (Pesante)
6. Verger (Gai)

Les Vidéos : SWR Vokalensemble Stuttgart – Marcus Creed (direction)

1. La BicheBiche

Ô la biche : quel bel intérieur
d’anciennes forêts dans tes yeux abonde ;
combien de confiance ronde
mêlée à combien de peur.

Tout cela, porté par la vive
gracilité de tes bonds.
Mais jamais rien n’arrive
à cette impossessive
ignorance de ton front.


Sur le même poême
* Louis Durey (1888-1979)
Pour voix moyenne et piano (Fiche dans ce blog)

2. Un CygneCygne

Un cygne avance sur l’eau
tout entouré de lui-même,
comme un glissant tableau;
ainsi à certains instants
un être que l’on aime
est tout un espace mouvant.

Il se rapproche, doublé,
comme ce cygne qui nage,
sur notre âme troublée…
qui à cet être ajoute
la tremblante image
de bonheur et de doute.


Sur le même poème
* Samuel Barber (1910-1981)
Pour soprano et piano (Fiche dans ce blog)
* Louis Durey (1888-1979)
Pour voix moyenne et piano (Fiche dans ce blog)
* Autres compositeurs sur Lieder.net

3. Puisque tout passeDépart

Puisque tout passe, faisons
la mélodie passagère ;
celle qui nous désaltère,
aura de nous raison.

Chantons ce qui nous quitte
avec amour et art ;
soyons plus vite
que le rapide départ.


Sur le même poème
* Samuel Barber (1910-1981)
Pour soprano et piano (Fiche dans ce blog)
* Autres compositeurs sur Lieder.net

4. PrintempsNature-Printemps

Ô mélodie de la sève
qui dans les instruments
de tous ces arbres s’élève,
accompagne le chant
de notre voix trop brève.

C’est pendant quelques mesures
seulement que nous suivons
les multiples figures
de ton long abandon,
ô abondante nature.

Quand il faudra nous taire,
d’autres continueront…
Mais à présent comment faire
pour te rendre mon
grand coeur complémentaire ?

5. En HiverHiver-Mort

En hiver, la mort meurtrière
entre dans les maisons ;
elle cherche la sœur, le père,
et leur joue du violon.

Mais quand la terre remue
sous la bêche du printemps,
la mort court dans les rues
et salue les passants.

6. VergerVerger

Jamais la terre n’est plus réelle
que dans tes branches, ô verger blond,
ni plus flottante que dans la dentelle
que font les ombres sur le gazon.

Là se rencontre ce qui nous reste,
ce qui pèse et ce qui nourrit,
avec le passage manifeste
de la tendresse infinie.

Mais à ton centre, la calme fontaine,
presque dormant en son ancien rond,
de ce contraste parle à peine,
tant en elle il se confond.


(En vert : les Thèmes)


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