Sept Mélodies de 1921 – Poèmes de Paul Éluard
Editions Jobert

Pour soprano et piano
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Cheval
Vache
Oiseau
Chien
Chat
Poule
Porc

Vidéos : Celine Ricci (soprano) – Daniel Lockert (piano)


Cheval

Cheval seul, cheval perdu,
Malade de la pluie, vibrant d’insectes,
Cheval seul, vieux cheval.

Aux fêtes du galop,
Son élan serait vers la terre,
Il se tuerait.

Et, fidèle aux cailloux,
Cheval seul attend la nuit
Pour n’être pas obligé
De voir clair et de se sauver.



Vache

On ne mène pas la vache
À la verdure rase et sèche,
À la verdure sans caresses.

L’herbe qui la reçoit
Doit être douce comme un fil de soie,
Un fil de soie doux comme un fil de lait.

Mère ignorée,
Pour les enfants, ce n’est pas le déjeuner,
Mais le lait sur l’herbe

L’herbe devant la vache,
L’enfant devant le lait.



Oiseau

Charmée… Oh ! Pauvre fille !
Les oiseaux mettent en désordre
Le soleil aveuglant du toit,
Les oiseaux jouent à remplacer
Le soleil plus léger que l’huile
Qui coule entre nous.



Chien

Chien chaud,
Tout entier dans la voix, dans les gestes
De ton maître,
Prends la vie comme le vent,
Avec ton nez.
Reste tranquille.



Chat

Pour ne poser qu’un doigt dessus
Le chat est bien trop grosse bête.
Sa queue rejoint sa tête,
Il tourne dans ce cercle
Et se répond à la caresse.

Mais, la nuit l’homme voit ses yeux
dont la pâleur est le seul don.
Ils sont trop gros pour qu’il les cache
Et trop lourds pour le vent perdu du rêve.

Quand le chat danse
C’est pour isoler sa prison
Et quand il pense
C’est jusqu’aux murs de ses yeux.



Poule

Hélas ! ma sœur, bête bête,
Ce n’est pas à cause de ton chant,
De ton chant pour l’œuf
Que l’homme te croit bonne



Porc

Du soleil sur le dos, du soleil sur le ventre,
La tête grosse et immobile
Comme un canon,
Le porc travaille




Montage des Images (libres de droit) de Chiplanay sur Pixabay.com
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