Sept Mélodies de 1921 – Poèmes de Paul Éluard
Editions Jobert
(Cheval, Vache, Oiseau, Chien, Chat, Poule, Porc)
Pour soprano et piano
& Partition en ligne
Ecoutes :
Le Bestiaire
Celine Ricci (soprano) – Daniel Lockert (piano)
2012 Sono Luminus
Cheval
Cheval seul, cheval perdu,
Malade de la pluie, vibrant d’insectes,
Cheval seul, vieux cheval.
Aux fêtes du galop,
Son élan serait vers la terre,
Il se tuerait.
Et, fidèle aux cailloux,
Cheval seul attend la nuit
Pour n’être pas obligé
De voir clair et de se sauver.
Cheval seul, cheval perdu,
Malade de la pluie, vibrant d’insectes,
Cheval seul, vieux cheval.
Aux fêtes du galop,
Son élan serait vers la terre,
Il se tuerait.
Et, fidèle aux cailloux,
Cheval seul attend la nuit
Pour n’être pas obligé
De voir clair et de se sauver.
Vache
On ne mène pas la vache
À la verdure rase et sèche,
À la verdure sans caresses.
L’herbe qui la reçoit
Doit être douce comme un fil de soie,
Un fil de soie doux comme un fil de lait.
Mère ignorée,
Pour les enfants, ce n’est pas le déjeuner,
Mais le lait sur l’herbe
L’herbe devant la vache,
L’enfant devant le lait.
On ne mène pas la vache
À la verdure rase et sèche,
À la verdure sans caresses.
L’herbe qui la reçoit
Doit être douce comme un fil de soie,
Un fil de soie doux comme un fil de lait.
Mère ignorée,
Pour les enfants, ce n’est pas le déjeuner,
Mais le lait sur l’herbe
L’herbe devant la vache,
L’enfant devant le lait.
Oiseau
Charmée… Oh ! Pauvre fille !
Les oiseaux mettent en désordre
Le soleil aveuglant du toit,
Les oiseaux jouent à remplacer
Le soleil plus léger que l’huile
Qui coule entre nous.
Charmée… Oh ! Pauvre fille !
Les oiseaux mettent en désordre
Le soleil aveuglant du toit,
Les oiseaux jouent à remplacer
Le soleil plus léger que l’huile
Qui coule entre nous.
Chien
Chien chaud,
Tout entier dans la voix, dans les gestes
De ton maître,
Prends la vie comme le vent,
Avec ton nez.
Reste tranquille.
Chien chaud,
Tout entier dans la voix, dans les gestes
De ton maître,
Prends la vie comme le vent,
Avec ton nez.
Reste tranquille.
Chat
Pour ne poser qu’un doigt dessus
Le chat est bien trop grosse bête.
Sa queue rejoint sa tête,
Il tourne dans ce cercle
Et se répond à la caresse.
Mais, la nuit l’homme voit ses yeux
dont la pâleur est le seul don.
Ils sont trop gros pour qu’il les cache
Et trop lourds pour le vent perdu du rêve.
Quand le chat danse
C’est pour isoler sa prison
Et quand il pense
C’est jusqu’aux murs de ses yeux.
Pour ne poser qu’un doigt dessus
Le chat est bien trop grosse bête.
Sa queue rejoint sa tête,
Il tourne dans ce cercle
Et se répond à la caresse.
Mais, la nuit l’homme voit ses yeux
dont la pâleur est le seul don.
Ils sont trop gros pour qu’il les cache
Et trop lourds pour le vent perdu du rêve.
Quand le chat danse
C’est pour isoler sa prison
Et quand il pense
C’est jusqu’aux murs de ses yeux.
Poule
Hélas ! ma sœur, bête bête,
Ce n’est pas à cause de ton chant,
De ton chant pour l’œuf
Que l’homme te croit bonne
Hélas ! ma sœur, bête bête,
Ce n’est pas à cause de ton chant,
De ton chant pour l’œuf
Que l’homme te croit bonne
Porc
Du soleil sur le dos, du soleil sur le ventre,
La tête grosse et immobile
Comme un canon,
Le porc travaille
Du soleil sur le dos, du soleil sur le ventre,
La tête grosse et immobile
Comme un canon,
Le porc travaille
Images par chiplanay de Pixabay