Quatre mélodies op12 n°3
Poésie de Jules Ruelle
1.L’esclave
2.Sérénade aux mariés
3.La vie d’une rose
4.Le portrait d’une enfant
Voix moyenne et piano
Mi Majeur (Mi3-Fa#4)
Il existe une version en Fa Majeur ( (Ndlr Centre de la mélodie française)
Partition à la BNF Paris Richelieu – Section Musique (Cote : CS-5437)
Sally Silver, soprano – Richard Bonynge, piano
Par un beau matin,
Pimpante et ravie,
J’ai reçu la vie
Dans le vert satin.
De ma beauté que j’étais fière!
Pour mieux répandre ma senteur,
Je balançais ma tige altière;
Déjà le zéphyr tentateur
Murmurait: ô ma belle rose,
Ils seront bien longs tes beaux jours
Si tu n’écoutes les amours
Qui vont t’admirer fraiche éclose.
À zéphyr je restais rebelle;
Deux amoureux passant par là
Alors me trouvèrent si belle
Qu’entre leurs baisers me voilà;
Puis au sein de la bien-aimée
Je devins un gage d’espoir,
Et rose – moi – j’étais le soir
Par son haleine parfumée.
Lorsque s’éveilla la Cigale,
Lorsque le Rossignol chanta,
Dans sa chambrette virginale
L’enfant rêveuse m’emporta.
Puis elle s’endormit joyeuse –
Mais durant cette nuit d’été,
Hélas! ma fragile beauté
S’éparpilla sur l’oublieuse;
Et vers le matin
À l’aube ravie
S’effeuilla ma vie,
Dans le blanc satin.
Image par Josch13 de Pixabay