Camille Saint-Saens (1835-1921)
Mélodie de 1918
Poème de Renée de Léché

Pour voix haute et piano (ou orchestre)
Allegro à 4/4 – Sol Majeur (Ré3-Lab4)
avec proposition de vocalises, dont une jusqu’au Do5
Partition
Partition pour voix et orchestre à la BNF Paris Richelieu – Section Musique

Yann Beuron, ténor
Orchestra della Svizzera Italiana
Markus Poschner, direction

Où t’envoles-tu, si frêle,
Petit papillon léger ?
N’est-il donc pas vrai que l’aile
Se lasse de voltiger ?

Ne crains-tu pas que la brise
Puisse en jouant te flétrir,
Ou que l’ouragan te brise,
Qu’un soir vienne te meurtrir ?

Oh ! non, ton corps diaphane
Veut se griser de l’azur,
De la rose qui se fane,
D’un ciel de printemps plus pur …

Tu veux choisir le calice
D’une fleur pour ton berceau,
T’endormir avec délice
Au sein d’un jardin si beau.

Ne t’éveiller qu’à l’aurore
Et lorsque le grand soleil
Par delà les monts qu’il dore
Sourit au matin vermeil.

N’être que beauté, que vie,
Rien que tendresse et qu’espoir,
Éblouissante folie,
Et puis … mourir un beau soir.

Mourir d’avoir fait un rêve,
Mourir d’avoir trop aimé,
D’avoir aspiré sans trêve
L’air enflammé !

Mourir d’avoir en l’espace
Eu pour règle ton désir,
D’être un papillon qui passe
Et que la mort va saisir.

Papillons couleur de flamme,
Papillons légers et fous,
Vous ressemblez à nos âmes
Qui sont folles comme vous.

Au gré de leurs doux caprices
Elles vont pour se griser
De calices en calices
Et de baisers en baisers.

Puis, quand la mort vient, cruelle,
Nos âmes, d’un large essor
S’envolent à tire d’aile
Comme les papillons d’or !




Image par Adina Voicu de Pixabay