Mélodie de 1889 pour voix moyenne et piano
sur un poème d’Edmond Rostand
Editions Enoch (1890)
Moderato à 2/4 – Fa Majeur (Si2-Fa4)
Partition
Il existe une transcription pour orchestre par Manuel Rosenthal (1933) (Ndlr BNF)
Transcription pour soprano, alto et hommes de Martin Feuillerac
La Partition
Cette mélodie fait partie du recueil « Six Mélodies » :
1. Ballade des gros dindons
2. Villanelle des petits canards (fiche dans ce blog)
3. Pastorale des cochons roses (fiche dans ce blog)
4. L’Île heureuse
5. Les Cigales (fiche dans ce blog)
6. Toutes les fleurs (Fiche dans ce Blog)
Les gros dindons, à travers champs,
D’un pas solennel et tranquille,
Par les matins, par les couchants,
Bêtement marchent à la file,
Devant la pastoure qui file,
En fredonnant de vieux fredons,
Vont en procession docile
Les gros dindons.
Ils vous ont l’air de gros marchands
Remplis d’une morgue imbécile,
De baillis rogues et méchants
Vous regardant d’un œil hostile :
Leur rouge pendeloque oscille ;
Ils semblent parmi les chardons,
Gravement tenir un concile,
Les gros dindons.
D’un pas solennel et tranquille,
Par les matins, par les couchants,
Bêtement marchent à la file,
Devant la pastoure qui file,
En fredonnant de vieux fredons,
Vont en procession docile
Les gros dindons.
Ils vous ont l’air de gros marchands
Remplis d’une morgue imbécile,
De baillis rogues et méchants
Vous regardant d’un œil hostile :
Leur rouge pendeloque oscille ;
Ils semblent parmi les chardons,
Gravement tenir un concile,
Les gros dindons.
N’ayant jamais trouvé touchants
Les sons que le rossignol file,
Ils suivent, lourds et trébuchants,
L’un d’eux, digne comme un édile ;
Et lorsqu’au lointain campanile
L’angélus fait ses lents : din ! dons !
Ils regagnent leur domicile,
Les gros dindons !
Prudhommes gras, leurs seuls penchants
Sont vers le pratique et l’utile,
Pour eux, l’amour et ses doux chants
Sont un passe-temps trop futile ;
Bourgeois de la gent volatile,
Arrondissant de noirs bedons,
Ils se fichent de toute idylle,
Les gros dindons !
Les sons que le rossignol file,
Ils suivent, lourds et trébuchants,
L’un d’eux, digne comme un édile ;
Et lorsqu’au lointain campanile
L’angélus fait ses lents : din ! dons !
Ils regagnent leur domicile,
Les gros dindons !
Prudhommes gras, leurs seuls penchants
Sont vers le pratique et l’utile,
Pour eux, l’amour et ses doux chants
Sont un passe-temps trop futile ;
Bourgeois de la gent volatile,
Arrondissant de noirs bedons,
Ils se fichent de toute idylle,
Les gros dindons !
Bruno Laplante, baryton et Janine Lachance au piano
Image par fotodirwas de Pixabay