Camille Saint-Saëns (1835-1921)
Valse chantée sur une poésie du compositeur – Editions Durand (1894)

Partition
Partition (Gallica)
Partition d’orchestre Partition manuscrite (Gallica)

Pour voix légère et piano
Mouvement de valse à 3/4 – Mi Majeur (Do#3-Mi5)

Près de l’étang, sur la prêle
Vole, agaçant le désir,
La Libellule au corps frêle
Qu’on voudrait en vain saisir.

Près de l’étang, sur la prêle
Vole, agaçant le désir,
La Libellule au corps frêle
Qu’on voudrait en vain saisir.

Est-ce une chimère, un rêve
Que traverse un rayon d’or?
Tout à coup elle fait trêve
À son lumineux essor.

Elle part, elle se pose,
Apparaît dans un éclair
Et fuit, dédaignant la rose
Pour le lotus froid et clair.

À la fois puissante et libre,
Sœur du vent, fille du ciel,
Son aile frissonne et vibre
Comme le luth d’Ariel.
Fugitive, transparente,
Faite d’azur et de nuit,
Elle semble une âme errante
Sur l’eau qui dans l’ombre luit.

Radieuse elle se joue
Sur les lotus entr’ouverts,
Comme un baiser sur la joue
De la Naïade aux yeux verts.

Fugitive, transparente,
Faite d’azur et de nuit,
Elle semble une âme errante
Sur l’eau qui dans l’ombre luit.

Près de l’étang, sur la prêle
Vole, agaçant le désir,
La Libellule au corps frêle
Qu’on voudrait en vain saisir.

Près de l’étang, sur la prêle
Vole, agaçant le désir,
La Libellule au corps frêle
Qu’on voudrait en vain saisir.

Que cherche-t-elle? une proie.
Sa devise est: cruauté.
Le carnage met en joie
Son implacable beauté.


Elisabeth Vidal (soprano colorature) – Susan Manoff (piano)


Image par 愚木混株 Cdd20 de Pixabay