Poète anonyme
Pour voix moyenne et piano (ou voix haute)
Andantino à 6/4
Voix moyenne : Mi bémol Majeur (Sib2-Fa4)
Voix haute : Sol Majeur (Ré3-La4)
Il existe une version orchestre (Ndlr BNF)
Partition (voix haute et moyenne)
Bernard Kruysen, baryton Noël Lee, piano |
Sandrine Piau, soprano Le Concert de la Loge Julien Chauvin, direction |
Le poète :
Qui donc es-tu, forme légère
Que devant moi je vois toujours ?
Le fantôme :
Je n’appartiens plus à la terre.
Je suis l’ombre de tes amours.
Ils sont bien morts les anciens charmes.
Et je ris du temps où j’aimais.
Je suis le spectre de tes larmes,
Rappelle-toi quand tu pleurais.
Le poète :
Oui, j’ai souffert de durs martyres;
L’oubli seul a séché mes yeux.
Le fantôme :
Je suis l’âme de tes sourires :
Rappelle-toi les jours heureux.
Le poète :
J’ai dû rêver toutes ces choses,
Ce vain songe s’en est allé…
Le fantôme :
Oseras-tu nier les roses
Parce qu’Avril s’est envolé ?
Le poète :
Fantôme aimé de ma maîtresse,
Reprends ton vol et laisse-moi !
Le fantôme :
Je suis l’âme de ta jeunesse,
Rappelle-toi, rappelle-toi !
Le poète :
Ainsi, jadis, en ma demeure,
L’amour descendit du ciel bleu !
Le fantôme :
Si vite qu’en ait passé l’heure,
Tu fus aimé, rends grâce à Dieu !
Le poète :
Oh ! ma jeunesse, êtes-vous morte…
Où sont les jours où l’on m’aimait ?
Le fantôme :
Je suis celui qui les rapporte,
Reviens vers moi : Dieu le permet.
Le poète :
O, Fantôme qui me réclame,
D’où donc peux-tu me revenir ?
Le fantôme :
J’ai ma demeure dans ton âme.
Ami, je suis le souvenir…
Image par Stefan Keller de Pixabay