20 mélodies publiées sous le pseudonyme de Jean Hubert
Éditions Heugel
Partition
Cliquez sur le titre pour accéder à la mélodie
1. Aube poésie de Rosemonde Gérard2. Le jour – poésie de Théodore de Banville
3. Déjeuner de soleil – poésie d’Edmond Rostand
4. Midi – poésie de Leconte de Lisle
5. Crépuscule – poésie de Rosemonde Gérard
6. La nuit – poésie de Th. de Banville
7. Le printemps – poésie de Th. de Banville
8. Le renouveau – poésie de Charles d’ Orléans
9. La saison des roses – poésie d’Eugène Rostand
10. Rondeau de printemps – poésie de Maurice Rollinat
11. J’irai dans la plaine Messidor – poésie de Maurice Bouchor
12. Un village, en juillet Tableau rural – poésie de François Coppée
13. Les genêts ont fleuri Fin juillet – poésie de Francis Vielé-Griffin
14. Tristesse d’été – poésie de Stéphane Mallarmé
15. Matin d’octobre – poésie de François Coppée
16. Cinq heures.-Novembre – poésie d’Edmond Rostand
17. Il pleut dans mon cœur La pluie – poésie de Paul Verlaine
18. Dans l’interminable ennui de la plaine La neige – poésie de P. Verlaine
19. L’allée est droite et longue Coucher de Soleil.-Hiver – poésie de François Coppée
20. La douleur des choses – poésie d’Émile Peyrefort
1. Aube – Poème de Rosemonde Gérard (PDF page 3)
Pour voix moyenne et pianoTranquille sans trop de lenteur à 6/8
La Majeur (Do#3-Ré4)
Dans le tréfonds des cieux pâlis
Montent d’invraisemblables roses ;
L’air a des puretés de lys ;
C’est l’éveil de toutes les choses.
Montent d’invraisemblables roses ;
L’air a des puretés de lys ;
C’est l’éveil de toutes les choses.
Les zéphyrs frôlent, assouplis,
Les corolles à demi closes…
Dans le tréfonds des cieux pâlis
Montent d’invraisemblables roses.
Les corolles à demi closes…
Dans le tréfonds des cieux pâlis
Montent d’invraisemblables roses.
Et, neigeux comme des surplis,
Des nuages d’apothéoses
Envolés aux firmaments roses,
Passent, délicats et jolis,
Dans le tréfonds des cieux pâlis.
Des nuages d’apothéoses
Envolés aux firmaments roses,
Passent, délicats et jolis,
Dans le tréfonds des cieux pâlis.
2. Le Jour – Poème de Théodore de Banville (PDF page 8)
(Poème que l’on retrouve chez Hahn)
Pour voix haute et piano
Animé et avec fraîcheur à 2/4
Mi bémol Majeur (Mib3-Sol4)
Tout est ravi quand vient le Jour
Dans les cieux flamboyants d’aurore.
Sur la terre en fleur qu’il décore
La joie immense est de retour.
Dans les cieux flamboyants d’aurore.
Sur la terre en fleur qu’il décore
La joie immense est de retour.
Les feuillages au pur contour
Ont un bruissement sonore;
Tout est ravi quand vient le Jour
Dans les cieux flamboyants d’aurore.
Ont un bruissement sonore;
Tout est ravi quand vient le Jour
Dans les cieux flamboyants d’aurore.
La chaumière comme la tour
Dans la lumière se colore,
L’eau murmure, la fleur adore,
Les oiseaux chantent, fous d’amour.
Tout est ravi quand vient le Jour.
Dans la lumière se colore,
L’eau murmure, la fleur adore,
Les oiseaux chantent, fous d’amour.
Tout est ravi quand vient le Jour.
Autre compositeur sur ce même poème (Fiche dans ce Blog)
3. Déjeuner de soleil – Poème d’Edmond Rostand (PDF page 15)
Pour voix moyenne et pianoTrès tranquille à 3/4
Mi Majeur (Mi3-Mi4)
Le soleil hume la rosée
Qui s’évapore lentement.
Vers lui, dans le matin charmant,
Elle monte, vaporisée.
Qui s’évapore lentement.
Vers lui, dans le matin charmant,
Elle monte, vaporisée.
L’aurore fait le firmament
D’une teinte exquise et rosée.
Le soleil hume la rosée
Qui s’évapore lentement.
D’une teinte exquise et rosée.
Le soleil hume la rosée
Qui s’évapore lentement.
Sur chaque brin d’herbe est posée
Une goutte arc-en-cielisée
De plus de feux qu’un diamant…
Et, comme il en est très gourmand,
Le soleil hume la rosée.
Une goutte arc-en-cielisée
De plus de feux qu’un diamant…
Et, comme il en est très gourmand,
Le soleil hume la rosée.
4. Midi – Poème de Leconte de Lisle (PDF page 19)
Pour baryton-martin et pianoTrès large à 4/4
Do Majeur (Do2-Sol3) en Clé de Fa
Midi, Roi des étés, épandu sur la plaine,
Tombe en nappes d’argent des hauteurs du ciel bleu.
Tout se tait. L’air flamboie et brûle sans haleine ;
La Terre est assoupie en sa robe de feu.
L’étendue est immense, et les champs n’ont point d’ombre,
Et la source est tarie où buvaient les troupeaux ;
La lointaine forêt, dont la lisière est sombre,
Dort là-bas, immobile, en un pesant repos.
Seuls, les grands blés mûris, tels qu’une mer dorée,
Se déroulent au loin, dédaigneux du sommeil ;
Pacifiques enfants de la terre sacrée,
Ils épuisent sans peur la coupe du Soleil.
Parfois, comme un soupir de leur âme brûlante,
Du sein des épis lourds qui murmurent entr’eux,
Une ondulation majestueuse et lente
S’éveille, et va mourir à l’horizon poudreux.
Tombe en nappes d’argent des hauteurs du ciel bleu.
Tout se tait. L’air flamboie et brûle sans haleine ;
La Terre est assoupie en sa robe de feu.
L’étendue est immense, et les champs n’ont point d’ombre,
Et la source est tarie où buvaient les troupeaux ;
La lointaine forêt, dont la lisière est sombre,
Dort là-bas, immobile, en un pesant repos.
Seuls, les grands blés mûris, tels qu’une mer dorée,
Se déroulent au loin, dédaigneux du sommeil ;
Pacifiques enfants de la terre sacrée,
Ils épuisent sans peur la coupe du Soleil.
Parfois, comme un soupir de leur âme brûlante,
Du sein des épis lourds qui murmurent entr’eux,
Une ondulation majestueuse et lente
S’éveille, et va mourir à l’horizon poudreux.
Non loin, quelques bœufs blancs, couchés parmi les herbes,
Bavent avec lenteur sur leurs fanons épais,
Et suivent de leurs yeux languissants et superbes
Le songe intérieur qu’ils n’achèvent jamais.
Homme, si, le cœur plein de joie ou d’amertume,
Tu passais vers midi dans les champs radieux,
Fuis ! la Nature est vide et le Soleil consume :
Rien n’est vivant ici, rien n’est triste ou joyeux.
Mais si, désabusé des larmes et du rire,
Altéré de l’oubli de ce monde agité,
Tu veux, ne sachant plus pardonner ou maudire,
Goûter une suprême et morne volupté,
Viens ! Le Soleil te parle en paroles sublimes ;
Dans sa flamme implacable absorbe toi sans fin ;
Et retourne à pas lents vers les cités infimes,
Le cœur trempé sept fois dans le Néant divin.
Bavent avec lenteur sur leurs fanons épais,
Et suivent de leurs yeux languissants et superbes
Le songe intérieur qu’ils n’achèvent jamais.
Homme, si, le cœur plein de joie ou d’amertume,
Tu passais vers midi dans les champs radieux,
Fuis ! la Nature est vide et le Soleil consume :
Rien n’est vivant ici, rien n’est triste ou joyeux.
Mais si, désabusé des larmes et du rire,
Altéré de l’oubli de ce monde agité,
Tu veux, ne sachant plus pardonner ou maudire,
Goûter une suprême et morne volupté,
Viens ! Le Soleil te parle en paroles sublimes ;
Dans sa flamme implacable absorbe toi sans fin ;
Et retourne à pas lents vers les cités infimes,
Le cœur trempé sept fois dans le Néant divin.
5. Crépuscule – Poème de Rosemonde Gérard (PDF page 33)
Pour voix moyenne et pianoBien tranquille sans trop de lenteur et très uniforme à 6/4
Do mineur (Do3-Mi4)
C’est l’heure des teintes exquises
Dont le regard est reposé,
Les choses se font indécises,
Et le firmament est rosé.
Dont le regard est reposé,
Les choses se font indécises,
Et le firmament est rosé.
Mai souffle une fraîche haleinée,
Qui porte des parfums flottants,
C’est l’automne de la journée,
Dont le matin est le printemps.
Qui porte des parfums flottants,
C’est l’automne de la journée,
Dont le matin est le printemps.
Et l’âme, de langueur atteinte,
L’âme, comme le ciel, se teinte
D’un doux crépuscule lilas;
Et comme le jour qui s’achève
Elle se parfume de rêve…
Nous rêvons, attendris et las, et las…
L’âme, comme le ciel, se teinte
D’un doux crépuscule lilas;
Et comme le jour qui s’achève
Elle se parfume de rêve…
Nous rêvons, attendris et las, et las…
6. La Nuit – Poème de Théodore de Banville (PDF page 36)
Pour voix moyenne et pianoLent avec un grand sentiment de tranquilité à 4/4
Mi bémol Majeur (réb3-Mib4)
Nous bénissons la douce nuit,
Dont le frais baiser nous délivre.
Sous ses voiles on se sont vivre
Sans inquiétude et sans bruit.
Dont le frais baiser nous délivre.
Sous ses voiles on se sont vivre
Sans inquiétude et sans bruit.
Le souci dévorant s’enfuit.
Le parfum de l’air nous enivre.
Nous bénissons la douce nuit,
Dont le frais baiser nous délivre.
Le parfum de l’air nous enivre.
Nous bénissons la douce nuit,
Dont le frais baiser nous délivre.
Pâle songeur qu’un Dieu poursuit,
Repose-toi, ferme ton livre.
Dans les cieux blancs comme du givre
Un flot d’astres frissonne et luit.
Repose-toi, ferme ton livre.
Dans les cieux blancs comme du givre
Un flot d’astres frissonne et luit.
Autres compositeurs sur ce même poème (Fiches dans ce blog)
Ernest Chausson – Renaldo Hahn – Charles Koechlin
7. Le Printemps – Poème de Théodore de Banville (PDF page 41)
(Poème que l’on retrouve chez Hahn et Koechlin)
Pour voix haute et piano
Large et bien rythmé à 4/4
La Majeur (Mi3-La4)
Te voilà, rire du Printemps,
Les thyrses des lilas fleurissent,
Les amantes qui te chérissent
Délivrent leurs cheveux flottants.
Les thyrses des lilas fleurissent,
Les amantes qui te chérissent
Délivrent leurs cheveux flottants.
Sous les rayons d’or éclatants
Les anciens lierres se flétrissent.
Te voilà, rire du Printemps !
Les thyrses des lilas fleurissent.
Les anciens lierres se flétrissent.
Te voilà, rire du Printemps !
Les thyrses des lilas fleurissent.
Couchons-nous au bord des étang:,
Que nos maux amers se guérissent !
Mille espoirs fabuleux nourrissent
Nos cœurs gonflés et palpitants.
Te voilà, rire du Printemps !
Que nos maux amers se guérissent !
Mille espoirs fabuleux nourrissent
Nos cœurs gonflés et palpitants.
Te voilà, rire du Printemps !
Autres compositeurs sur ce même poème (Fiches dans ce blog)
Renaldo Hahn – Charles Koechlin
8. Le Renouveau – Poème de Charles d’Orléans (PDF page 48)
Pour voix haute et pianoAndantino quasi allegretto à 2/4
Fa Majeur (Fa3-Sol4)
Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluye,
Il s’est vestu de broderie,
De soleil luisant clair et beau.
De vent, de froidure et de pluye,
Il s’est vestu de broderie,
De soleil luisant clair et beau.
Il n’y a beste, ni oiseau,
Qu’en son jargon ne chante ou crie:
Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluye,
Qu’en son jargon ne chante ou crie:
Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluye,
Rivière, fontaine et ruisseau
Portent en livrée jolie
Gouttes d’argent, d’orfèvrerie;
Chacun s’habille de nouveau !
Portent en livrée jolie
Gouttes d’argent, d’orfèvrerie;
Chacun s’habille de nouveau !
Autres compositeurs sur ce même poème (Fiches dans ce blog)
Compositeurs divers – Benjamin Godard – Charles Koechlin
9. La saison des Roses – Poème d’Eugène Rostand (PDF page 54)
Pour voix haute et pianoLent et avec beaucoup de fraîcheur à 6/4
Mi bémol Majeur (Ré3-Sol4)
Voici la saison,
La saison des roses;
L’âme a sa chanson
De divines choses,
L’âme a sa chanson
Et sa floraison,
Elle aussi, elle aussi de roses !
La saison des roses;
L’âme a sa chanson
De divines choses,
L’âme a sa chanson
Et sa floraison,
Elle aussi, elle aussi de roses !
Tout souci se noie
Dans la fraîche odeur;
Une jeune joie
Monte dans mon coeur
Du cœur de la fleur
Qu’un vent d’Avril, d’Avril ploie.
Dans la fraîche odeur;
Une jeune joie
Monte dans mon coeur
Du cœur de la fleur
Qu’un vent d’Avril, d’Avril ploie.
La sève est nouvelle
En moi comme tout,
Ma belle est plus belle,
Son rire est plus doux!
A ses rendez-vous
Avril nous appelle.
En moi comme tout,
Ma belle est plus belle,
Son rire est plus doux!
A ses rendez-vous
Avril nous appelle.
10. Rondeau de printemps – Poème de Maurice Rollinat (PDF page 59)
Pour voix moyenne et pianoTranquille à 3/4
La Majeur (Do#3-Fa#4)
Des pêchers roses, tous en chœur
Embaument les vignes désertes ;
Le battoir fait son bruit claqueur
Au bord des mares découvertes,
Et la nuit perd de sa longueur.
Embaument les vignes désertes ;
Le battoir fait son bruit claqueur
Au bord des mares découvertes,
Et la nuit perd de sa longueur.
Le vent qui n’a plus de rigueur
Éparpille en souffles alertes
La contagieuse langueur
Des pêchers roses.
Éparpille en souffles alertes
La contagieuse langueur
Des pêchers roses.
L’Amour sourit, tendre et moqueur,
Car bientôt, dans les herbes vertes,
Œil mi-clos, lèvres entr’ouvertes,
Plus d’une aux bras de son vainqueur
Va commettre de tout son cœur
Des péchés roses.
Car bientôt, dans les herbes vertes,
Œil mi-clos, lèvres entr’ouvertes,
Plus d’une aux bras de son vainqueur
Va commettre de tout son cœur
Des péchés roses.
11. J’irai dans la plaine (Messidor) – Poème de Maurice Bouchor (PDF page 63)
Pour voix haute et pianoAnimé et joyeux à 2/4
La Majeur (Mi3-La4)
J’irai dans la plaine où le vent se répète
Un chant dans les blés, les blés, les blés d’or ;
J’irai dans la plaine où tout est en fête,
Pour chômer le saint nommé Messidor.
J’irai dans la plaine avec ma mignonne
Pour cueillir des fleurs, des fleurs dans les blés ;
Car ma bien-aimée aime une couronne
Faite de bluets par moi rassemblés !
Un chant dans les blés, les blés, les blés d’or ;
J’irai dans la plaine où tout est en fête,
Pour chômer le saint nommé Messidor.
J’irai dans la plaine avec ma mignonne
Pour cueillir des fleurs, des fleurs dans les blés ;
Car ma bien-aimée aime une couronne
Faite de bluets par moi rassemblés !
La plaine sera toute parfumée
De baisers cueillis à l’ombre des murs,
Et je chanterai pour ma bien-aimée
La chanson des blés, des blés, des blés mûrs.
De baisers cueillis à l’ombre des murs,
Et je chanterai pour ma bien-aimée
La chanson des blés, des blés, des blés mûrs.
12. Un village – en Juillet (Tableau rural) – Poème de François Coppée (PDF page 68)
Pour voix haute/moyenne et pianoLent et très tranquille à 4/4
Do Majeur (Do3-Sol4)
Au village, en juillet. Un soleil accablant.
Ses lunettes au nez, le vieux charron tout blanc
Répare, près du seuil, un timon de charrue.
Le curé tout à l’heure a traversé la rue,
Nu-tête. Les trois quarts ont sonné, puis plus rien,
Sauf monsieur le marquis, un gros richard terrien,
Qui passe, en berlingot et la pipe à la bouche,
Et qui, pour délivrer sa jument d’une mouche,
Lance des claquements de fouet très-campagnards
Et fait fuir, effarés, coqs, poules et canards.
13. Les genêts ont fleuri (Fin Juillet) – Poème de Francis Viélé-Griffin (PDF page 75)
Pour voix moyenne et pianoLent et rêveur à 4/4
Do Majeur (Ré3-Mib4)
Les genêts ont fleuri le sable de la grève
Où le fleuve roulait, l’autre mois, ses caprices,
Et tout ce lent Juillet a passé comme un rêve;
Les genêts ont fleuri l’éblouissante grève…
Dis-moi que tes baisers ne sont des des prémices,
Que tout ce lent Juillet passé comme en un rêve,
N’était que le prélude aux suprêmes délices !…
Le sable de la grève est fleuri de genêts
Que le fleuve courbait en riant, l’autre mois;
Le sable ondule aux creux des lits abandonnés,
Le sable éblouissant est fleuri de genêts;
La brise attiédie à l’ombre des vieux bois
Chasse le sable fin des lits abandonnés;
Les choses ne sont pas ainsi que l’autre fois !…
14. Tristesse d’été – Poème de Stéphane Mallarmé (PDF page 82)
Pour voix moyenne et pianoTrès lent et très calme à 3/4
Sol Majeur (Mib3-Mi4)
Le soleil, sur le sable, ô lutteuse endormie,
En l’or de tes cheveux chauffe un bain langoureux
Et, consumant l’encens sur ta joue ennemie,
Il mêle avec les pleurs un breuvage amoureux.
De ce blanc flamboiement l’immuable accalmie
T’a fait dire, attristée, ô mes baisers peureux
Nous ne serons jamais une seule momie
Sous l’antique désert et les palmiers heureux !
En l’or de tes cheveux chauffe un bain langoureux
Et, consumant l’encens sur ta joue ennemie,
Il mêle avec les pleurs un breuvage amoureux.
De ce blanc flamboiement l’immuable accalmie
T’a fait dire, attristée, ô mes baisers peureux
Nous ne serons jamais une seule momie
Sous l’antique désert et les palmiers heureux !
Mais la chevelure est une rivière tiède,
Où noyer sans frissons l’âme qui nous obsède
Et trouver ce Néant que tu ne connais pas.
Je goûterai le fard pleuré par tes paupières,
Pour voir s’il sait donner au cœur que tu frappas
L’insensibilité de l’azur et des pierres.
Où noyer sans frissons l’âme qui nous obsède
Et trouver ce Néant que tu ne connais pas.
Je goûterai le fard pleuré par tes paupières,
Pour voir s’il sait donner au cœur que tu frappas
L’insensibilité de l’azur et des pierres.
15. Matin d’octobre – Poème de François Coppée (PDF page 88)
Pour voix moyenne et pianoLent et très tranquille à 3/4
Ré Majeur (Mi3-Fa#4)
C’est l’heure exquise et matinale
Que rougit un soleil soudain.
A travers la brume automnale
Tombent les feuilles du jardin.
Leur chute est lente. On peut les suivre
Du regard en reconnaissant
Le chêne à sa feuille de cuivre,
L’érable à sa feuille de sang.
Que rougit un soleil soudain.
A travers la brume automnale
Tombent les feuilles du jardin.
Leur chute est lente. On peut les suivre
Du regard en reconnaissant
Le chêne à sa feuille de cuivre,
L’érable à sa feuille de sang.
Les dernières, les plus rouillées,
Tombent des branches dépouillées :
Mais ce n’est pas l’hiver encor.
Une blonde lumière arrose
La nature, et, dans l’air tout rose,
On croirait qu’il neige de l’or.
Tombent des branches dépouillées :
Mais ce n’est pas l’hiver encor.
Une blonde lumière arrose
La nature, et, dans l’air tout rose,
On croirait qu’il neige de l’or.
Autres compositeurs sur ce même poème (Fiche dans ce Blog)
16. Cinq heures.-Novembre – Poème d’Edmond Rostand (PDF page 94)
Pour voix moyenne et pianoTrès lent à 2/4
Sol Mineur (Ré3-Ré4)
C’est l’heure où le jour traîne et se meurt dans la chambre,
Où le contour se perd, où la couleur s’éteint,
L’heure du clair obscur, à la fin de Novembre…
C’est l’heure où chaque objet paraît vide et déteint,
Où, seul, un filet d’or encadrant une estampe
Au mur déjà tout noir brille encore un moment,
L’heure mélancolique et douce infiniment,
Qu’on passe à rêvasser en attendant la lampe.
17. Il pleut dans mon coeur (La Pluie) – Poème de Paul Verlaine (PDF page 99)
Pour voix haute et pianoLent et monotone à 2/4
Mi bémol mineur (Fa3-Sol4)
Il pleut dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon cœur ?
Ô bruit doux de la pluie,
Par terre et sur les toits!
Pour un cœur qui s’ennuie,
Ô le chant de la pluie !
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon cœur ?
Ô bruit doux de la pluie,
Par terre et sur les toits!
Pour un cœur qui s’ennuie,
Ô le chant de la pluie !
Il pleure sans raison
Dans mon cœur qui s’écœure.
Quoi! nulle trahison ?
Mon deuil est sans raison.
C’est bien la pire peine,
De ne savoir pourquoi…
Sans amour et sans haine
Mon cœur a tant de peine!
Dans mon cœur qui s’écœure.
Quoi! nulle trahison ?
Mon deuil est sans raison.
C’est bien la pire peine,
De ne savoir pourquoi…
Sans amour et sans haine
Mon cœur a tant de peine!
Autres compositeurs sur ce même poème (Fiche dans ce Blog)
18. Dans l’interminable ennui de la plaine (La Neige) – Poème de Paul Verlaine (PDF page 104)
Pour voix moyenne/grave et pianoModéré à 4/4
Ré mineur (La2-Fa4)
Dans l’interminable
Ennui de la plaine,
La neige incertaine
Luit comme du sable.
Le ciel est de cuivre
Sans lueur aucune,
On croirait voir vivre
Et mourir la lune.
Comme des nuées
Flottent gris les chênes
Des forêts prochaines
Parmi les buées.
Ennui de la plaine,
La neige incertaine
Luit comme du sable.
Le ciel est de cuivre
Sans lueur aucune,
On croirait voir vivre
Et mourir la lune.
Comme des nuées
Flottent gris les chênes
Des forêts prochaines
Parmi les buées.
Le ciel est de cuivre
Sans lueur aucune.
On croirait voir vivre
Et mourir la lune.
Corneille poussive
Et vous, les loups maigres,
Par ces bises aigres
Quoi donc vous arrive ?
Dans l’interminable
Ennui de la plaine
La neige incertaine
Luit comme du sable.
Sans lueur aucune.
On croirait voir vivre
Et mourir la lune.
Corneille poussive
Et vous, les loups maigres,
Par ces bises aigres
Quoi donc vous arrive ?
Dans l’interminable
Ennui de la plaine
La neige incertaine
Luit comme du sable.
19. L’allée est droite et longue (Coucher de Soleil.-Hiver) – Poème de François Coppée (PDF page 109)
Pour voix moyenne et pianoLent et majestueux à 4/4
Sol mineur (Do3-Fa4)
L’allée est droite et longue, et sur le ciel d’hiver
Se dressent hardiment les grands arbres de fer,
Vieux ormes dépouillés dont le sommet se touche.
Tout au bout, le soleil, large et rouge, se couche.
À l’horizon il va plonger dans un moment.
Pas un oiseau. Parfois un lointain craquement
Dans les taillis déserts de la forêt muette ;
Et là-bas, cheminant, la noire silhouette,
Sur le globe empourpré qui fond comme un lingot,
D’une vieille à bâton, ployant sous son fagot.
20. La douleur des choses – Poème d’Emile Peyrefort (PDF page 113)
Pour voix haute et pianoLent et triste à 4/4
Ré mineur (Ré3-Sol4)
Le tas des ronces se hérisse
En ce soir morne et douloureux.
S’entr’ouvrant là-bas, de grands creux
Ont un aspect de cicatrice.
Sur les fossés, au ras des trous,
Tournent les feuilles jaunissantes ;
On croirait voir le long des sentes
Un dernier vol de moineaux roux.
En ce soir morne et douloureux.
S’entr’ouvrant là-bas, de grands creux
Ont un aspect de cicatrice.
Sur les fossés, au ras des trous,
Tournent les feuilles jaunissantes ;
On croirait voir le long des sentes
Un dernier vol de moineaux roux.
D’émouvantes mélancolies
Plissent la face des étangs,
Où semble passer par instants
L’âme des rieurs ensevelies.
Du bois plein de vagues terreurs
Montent des formes affligées,
Et des larmes se sont figées
Tout au bout des saules pleureurs.
Image par Hermann Traub de Pixabay
Plissent la face des étangs,
Où semble passer par instants
L’âme des rieurs ensevelies.
Du bois plein de vagues terreurs
Montent des formes affligées,
Et des larmes se sont figées
Tout au bout des saules pleureurs.